Rougail fleur Mouroung
A la Réunion, il n’est pas rare que les chanceux qui ont une courette ou mieux encore un jardin y plantent un arbre magique !
Non m’sieurs-dames je n’exagère pas, magique c’est bien le mot.
Jugez vous-même un arbre qui nous donne 3 carris, qui est utilisé comme remède par nos grand-mère et qui est très joli, vous appelez ça comment ?
Ce week-end donc j’ai eu la chance de le passer chez ma grand-mère (grande détentrice de recettes succulentes et de remèdes miracles), comme à son habitude elle n’a consenti à me voir repartir qu’après m’avoir lesté de sacs plein de victuailles, de douceurs et de bonnes choses à manger (ou pas).
Cette fois-ci j’ai eu dans ma besace du « mouroung » en baton, en brèdes et en fleurs !!!
Si j’ai l’habitude de cuisiner les deux premiers, les fleurs je savais pas trop à quelle sauce les manger, mais la encore ma petite mémé a dégainé sa recette et me voilà partie pour une nouvelle aventure gustative !
Donc à mon menu du jour : du riz blanc, du cabri au massalé et un rougail de fleurs de mouroung.
Tout un poème !
Alors oui je sais bien que les « mouroung » ne courent pas les rues, mais si vous en trouvez tester la recette c’est dépaysant, savoureux, délicieux et inattendu.
Rougail Fleur Mouroung
- une belle poignée de fleurs fraîches
- un oignon, une belle gousse d’ail, du gingembre, 1-2 piments, 1 tomate
- huile (neutre), sel
Laver et égoutter les fleurs, puis les faire frire dans 2 càs d’huile (huile chaude mais non fumante), faire revenir le tout mais veillez à ne pas laisser trop frire les fleurs.
Débarrasser et remettre un peu d’huile à chauffer ( je réutilise la même poêle), y faire revenir l’oignon émincé, l’ail-le gingembre et les piments pilés avec un peu de sel, laisser cuire un peu et ajouter la tomate.
Laisser cuire à feu doux, ajouter les fleurs lorsque le tout à bien compoté.
Remuer et couper le feu.
Servir immédiatement et régalez vous !
Pour la petite histoire : on dit ici que ce plat fait partie « des carris la misère », c'est-à-dire les plats très peu coûteux que l’on consommait pendant la guerre, lorsque la nourriture était rationnée. Une partie de la population très pauvre avaient ce type de plats souvent au menu, épicé et servi avec du riz, c’était souvent le seul repas de la journée.
Aujourd’hui tout cela tombe dans l’oubli, malheureusement.
Et bien moi aujourd’hui en dégustant mon assiette, je me suis sentie très riche de cette histoire et de tout ce que mes aïeux m’ont laissé en héritage…